À droite et sur une vingtaine de kilomètres, un patchwork de matières sauvages où le jaune poussait comme du chiendent : colza, tournesols et blé pour le principal. Des bosquets à flanc de coteaux bornaient quelques parcelles en ombres dentelées et sèches.
À gauche, sensiblement la même chose, avec en alternance des fermettes en pierres et en torchis, et puis un coup des vaches, un coup des chevaux et parfois des chèvres ou bien des ânes dont on se demandait ce qu’ils pouvaient bien rapporter en si petit nombre à leurs propriétaires. Et quand vous aperceviez un homme juché sur son tracteur, tirant sa charrue qui ouvrait une terre bétonnée d’une argile qui n’avait pas reçu la pluie depuis la fin de l’hiver, toujours vous le saluiez d’un hochement de tête si vous arriviez à sa hauteur avant qu’il ne sorte de son champ pour occuper toute la largeur de la route avec son engin.
Il fallait voir Alma conduire sa Citroën blanche : avec son manque de reprise, elle était loin de ressembler à un bolide. La petite voiture doublait pourtant les véhicules lents dans la seule double-voie rencontrée sur son trajet ainsi que les automobilistes qui n’étaient pas de la région. Étroite et sinueuse, la R21 effrayait les conducteurs étrangers ou au regard fatigué et Alma les fumait tous comme la dame noire d’un jeu d’échecs : avec mauvais esprit.
La suite !!!!
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Minute, papillon !
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