Il y aura des oiseaux de nuit
Au bec poudré de sucre glace
Et des amants repus de cris
Qui les laisseront tantôt sur place
Il y aura des sourcières aqueuses
Et des puisatiers hydrophiles
Qui échangent des promesses neigeuses
Quand leurs mains tiennent jusqu’en avril
Il y aura des jours béryl
Des jours topaze et des jours quartz
Il y aura des jours sans pluie
Où l’on s’ennuie sans son Gary
Des étincelles d’artificières
Qui vous invitent à orpailler
Leurs étroits bayous aurifères
Il y aura une alchimie
Des corps épais et des formules
Magie rubis et cœurs compacts
Si tu sais bien coter mon pacte
Puis feu et extrême hydrorhhée
Si j’attise nos échauffourées
Il y aura des aphorismes
ânonnés dans des montgolfières
Quand on mordille une bouche rieuse
On amende un désir d’argile
Il y aura l’air saturé
D’une capiteuse brume follette
Quand gravité et bonne humeur
Bordent la carrée de nos hommages
Puis il y aura entre nous
L’instant que j’attends craquettante
L’heure où tu bibardes à ma fourche
La graine de sarrasin doucette
Dont tu exprimes le mucilage
Une réponse à “Jour béryl”
Ce poème dégage un érotisme précieux affriolant, gaillard. Il s'appuie sur la rythmique chantante qu' ADS a dans l'ADN , sur la préciosité des mots qui évoquent des bijoux indiscrets , mettent de bonne humeur avec une précision connotante crue quasi clinique. Un humour sous-jacent crée une distance. Le plaisir à le lire est sans équivoque, il amuse et rend folâtre. Les métaphores singulières et audacieuses enchantent esprit et sens. Bref, Il reste à espérer que l'auteure vive ses moments là. Bref, g-emme, ce petit bijou…
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