Il y a cet homme en pull rayé
Qui demande à une femme
Sur le banc d’à-côté
Si elle ne trouve rien de plus bouleversant
Sur cette Terre
Que le vent
Dans les blés quand il met une pagaille savante
Dans leurs épis
Comme une réplique à la murmuration des étourneaux
Là-bas au nord du ciel
Qu’il persiste à lui montrer *
*
Moi ce qui me touche
Comme un matin d’avril
C’est quand je découvre
Sous le ciel de ton nombril
Ton oiseau à gros bec
Blotti comme un crayon
Tombé au fond d’une chaussette
*
Bien sûr tu n’en sais rien
Et puis il est tard
Tout devient froid et silencieux
Quand c’est l’heure de rentrer
Oui j’ai vu le bus n’est pas loin
Mais mon désir se dissipe
Et j’ai la flemme de courir
Alors pourquoi nous presser
Anna de Sandre 
Une réponse à “La murmuration”
La poétique épouse, dans sa forme, les émotions et désirs inavoués des deux protagonistes. D’abord la poétique prêtée à l’homme romantique et timide dans sa tentative de drague emberlificotée et « cul-culturelle » puis la poétique, joliment et crûment métaphorisée de la femme qui laisse perlée son désir intime et secret avec une touche d’humour trivial. L’historiette se conclut en prose pour décrire une fin bien prosaïque mais non dénuée d’une forme de complicité, de tendresse, de chaleur humaine…De ce texte ressort un rée, une personnalité l talent pour saisir et traduire l’imaginaire de l’auteure , mais surtout une façon d’être au monde . L’écriture est un acte du quotidien dans laquelle elle se meut entière.
Il y a ce don pas si fréquent d’écrire des éclats de rire caustique qui mettent à nu , avec une empathie tendre et désabusée , les sorties de route des rapports humains qui ne trouvent pas leur chemin , se crashent quelque part parce que la volonté malhabile est moins forte que le destin inflexible….Tel est, à mon sentiment l’ADN d’ADS…
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