Les jappements d’un chien
Ont cessé longtemps après l’heure du bain.
Dans le coffre de la voiture
Des voisins
(des gens très bien),
L’empreinte humide du petit Arthur
A séché comme les mûres
Accrochées au grillage de sa maison
Qu’il n’a pas vues noircir.
On a trouvé dans son cahier
Caché dans le pupitre
De sa chambre
Plusieurs chapitres
Au sujet de la Russie
Et diverses orthographes
Du mot Vladivostok
(que j’avais entendu
dans une drôle de chanson
sur un vieux phonographe),
Et puis son père sans regrets
Et de la corde pour le pendre
Sur laquelle on a tiré.
A la frondaison précoce
Personne ne se moque
Du frère qui dépose à Terre-Cabade
Sur la tombe vieille et fleurie
Les horaires clandestins
D’un aller simple pour le vaste pays.
A quoi ressemblent les rêves des gosses
Rabougris dans leur dernier sommeil ?
Probablement à des foucades,
Comme des fossettes ou des cœurs sains
Sculptés sur de hâtifs transis… »
(extrait d’Un régal d’herbes mouillées, éd. Les Carnets du dessert de lune)
Dans la nuit de samedi à dimanche, une centaine de tombes ont été profanées au cimetière Terre-Cabade.
Une réponse à “Le Garçon d’à côté”
Comme un sanglot bloqué en fond de gorge, la plume de l’écrivaine retient les mots…L’émotion , le choc, sont indicibles…Des fragments de l’histoire sont lâchés…Inutile savoir le pourquoi, le comment, le fait est là , dans son absolue horreur…Au cimetière de Pierre Cabade, le frère essaie de conjurer l’oubli et le malheur qui rode…
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