Tôt levée, Célia Vitoux frottait son petit linge à l’eau froide. Elle avait saigné durant son sommeil mais ça continuait. Rongée par ce mal inconnu, elle n’osait pourtant le dire à sa mère. Et puis, le pays était en manque de médecins. Ils tombaient comme des mouches depuis le début du mois. Elle préférait garder son mal secret.
Sous la douche, Célia frotta aussi son frifri à l’eau froide. Quand le ruissellement fut enfin clair, elle grelottait. Elle tourna le mitigeur dans l’autre sens et une chaleur liquide se déversa sur ses épaules, sa nuque, ses bras. Rien sur son frifri, ce qui l’empêcha de se réchauffer tout à fait. Elle s’assit donc dans la baignoire et dirigea la chaleur liquide au bon endroit. Elle nota que c’était tout à fait agréable. Elle resta immobile, commença à rêvasser.
Et puis, quelque chose de singulier se produisit : en haut de son frifri, des langueurs. Était-ce de la fièvre ? Ensuite, des frissons. Bientôt, elle se sentit oppressée avec le souffle coupé. Des troubles respiratoires ? Une pulsation délicieuse l’empêcha pourtant d’écarter le jet. Célia crut mourir quand ça arriva.
Elle ferma le robinet aussitôt après car elle avait reconnu les symptômes que tout le monde redoutait.
Le virus était donc aussi dans l’eau du robinet. Avec l’Italie pas loin, où elle prenait sa source, ce n’était pas étonnant ; là-bas, tout était déjà contaminé.
Quand sa mère allait savoir qu’elle l’avait attrapé rien qu’en prenant sa douche…
Photo tirée du film Zazie dans le métro
Une réponse à “Chronique des confins #3”
Rires….Ah , le danger des « cojonas vicius » sur les innocents des choses du corps….Moralité , pour ne pas prendre son pied nickelé, mieux éviter d’avec son frifri fricoter…au risque de se faire doucher par la mamma !
J’aimeJ’aime