« C’était un matin redevenu calme en apparence. On apercevait encore la demi-lune derrière les branches du noyer que le vent de la nuit avait délestées de leurs fruits dans un martèlement anarchique sur le toit de la véranda.
Son visage, dans la glace éclairée d’une loupiote, lui montrait les stigmates du manque de sommeil. Romane farfouilla dans sa trousse en évitant de heurter son rasoir et en sortit un rouge à lèvres de couleur fuchsia qu’elle appliqua du bout de son index pour un effet bouche mordue. Cette dernière touche équilibrait l’ensemble de son maquillage derrière lequel on ne devinait plus son début de migraine.
Elle sortit de la salle de bains, retourna dans sa chambre pour fermer la fenêtre et prendre un Doliprane 1000 dans sa table de nuit. Un verre trônait sur son plateau depuis longtemps. Elle goba la gélule, la gratifia d’une gorgée de son eau stagnante et eut aussitôt la sensation que cette petite fée ouatait déjà la raideur dans sa nuque et les pulsations à sa tempe. Dans son empressement, elle avait laissé échapper un filet d’eau sur ses lèvres, gâchant ainsi l’effet bouche mordue. Dans un instant, elle pourrait apprécier le changement sur sa figure avec l’éclairage normal de la salle de bains, supporter la lumière du jour sans plus de gêne ou recevoir un fond sonore si cela lui chantait.
Elle n’aimait pas quitter la maison si tôt. Elle n’aimait simplement pas sortir pour de si longues heures. Quand Jules avait débarqué, trois mois en arrière, avec ses bières brunes et ses poches trouées, elle avait changé son mode de vie et préféré louer un cabinet en ville.
Romane sortit sans avoir rien rangé et s’assit au volant de sa vielle voiture. Un coup d’œil, en démarrant, sur les fenêtres de sa voisine la plus âgée — volets relevés, le signe qu’elle était encore parmi les vivants, et elle roula vers la ville en ouvrant la radio sur le Believer des Imagine Dragons.
Pain ! you break me down, you build me up, believer, believer ! »
Catégorie : roman
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Retrouvez mon interview dans le portrait du jour de 𝐂𝐮𝐥𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐣𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞, le site administré par Philippe Poisson et Camille Lazare, tous deux membres de 𝐂𝐫𝐢𝐦𝐢𝐧𝐨𝐜𝐨𝐫𝐩𝐮𝐬, musée numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines :
Des personnages de mon roman Villebasse ont tenu à m’interroger eux-mêmes, probablement pour régler leurs comptes, je ne sais pas bien, je n’ai pas tout à fait compris leurs intentions derrière les questions suivantes, parfois inattendues :
Rose Mandel
« Pourquoi m’as-tu créée dans un roman aussi sombre ? Ton histoire se situe dans un bled paumé, ça se passe en plein hiver, sous la neige, et pour couronner le tout tu m’as placée dans une famille éclatée qui pue à plein nez le redneck et la névrose. Vous, les écrivains, avez tous les pouvoirs ; de vrais petits démiurges ! Alors pourquoi ne m’as tu pas mise dans un contexte plus favorable ? Je suis quoi, ton double de papier, ton avatar ? Tu voulais te venger de quelqu’un à qui tu en veux personnellement, c’est ça ? »
Anna de Sandre
« je m’attendais à cette confrontation avec un témoin à charge, mais je ne m’attendais pas à toi, Rose. Sache — mais je crois te l’avoir déjà dit — que je n’écris jamais d’autofiction. Je ne tiens pas même de journal intime, contrairement à toi. J’écris pour raconter des histoires et rien de plus. Je confesse décrire le monde tel qu’il va, et il ne va pas très bien en ce moment, tu l’auras sans doute remarqué. J’aime faire de la littérature avec les personnages d’un Erskin Caldwell ou d’une Flannery O’Connor plutôt que d’un Scott Fitzgerald, parce que leurs vies sont plus romanesques ; peu importe qu’elles soient proches ou non de la mienne. J’entends ton ressentiment, mais tu ne sauras pas m’émouvoir car je te rappelle que tu es un personnage de fiction ; cela signifie que tu prends vie quand un lecteur ouvre Villebasse et qu’il pose les yeux sur toi, et que tu meurs à chaque fois qu’il le referme. »
Le Chien
« J’ai un rôle déterminant dans Villebasse (j’en profite ici pour te remercier de cette importance que tu m’as donnée) : je fais le lien entre tous les personnages et j’ai une terrible mission à accomplir. À ce propos, d’ailleurs, je remarque que c’est moi qui fais le sale boulot à la place des hommes, dans ton roman. C’est pourtant vous qui avez inventé la justice, non ? Alors, à quoi ce choix est-il dû… à un excès de morale de ta part ? À part ça, je trouve que tu as très bien mis en valeur mon animalité dans ton texte — même si je trouve que m’appeler sobrement « Le Chien » est impardonnable (davantage que « Lucky » ou « Chaussette », par exemple) ; puis-je en déduire que le chien est ton animal préféré ? »
Anna de Sandre
«Il me semble que tu n’es pas doté de la parole, dans Villebasse. Et pour cause, je ne suis pas une fan de l’anthropomorphisme débridé de notre époque. Donc commence par retourner dans ton panier, ce canapé en cuir m’a coûté une blinde… voilà, merci. Ensuite, pour répondre à ta question, oui, je le confesse : je t’ai honteusement instrumentalisé pour exécuter les pires besognes et pour tisser une trame cohérente autour des nombreux personnages du roman.
J’ai un reste d’épaule d’agneau dans mon frigo. Tu le veux en guise de remerciement ?
Et pendant que tu te régales, j’en profite pour te détromper : la vérité est que je n’aime pas trop les chiens. Vois-tu, je préfère les chats. Comme la plupart des écrivains, oui ; j’étais sûre que tu répondrais ça. Mais je n’ai jamais prétendu être originale, tu sais ! Les chats ont des qualités et des défauts qui nous conviennent à peu près, tandis que vous, les chiens, vous êtes serviles et pots de colle, ce qui vous disqualifie d’emblée. En plus, vous n’êtes pas autonomes, tu parles d’une plaie !
Je t’ai fait apparaître pour me défausser du sujet épineux de la vengeance et pour faire le lien entre les habitants de Villebasse, qui est le personnage principal mais une coquille vide sans les âmes qui la hantent. C’est sans doute pour cela que dans mon roman, tu ne t’attaches à personne bien longtemps et que tu te débrouilles comme un chef.»Jourdan
« Pour ma part, je n’ai pas de question. J’interviens ici uniquement pour te dire que je ne te pardonnerai jamais ce que tu as fait de moi. Un homme battu par son épouse, un employé harcelé par sa hiérarchie, bref ! Un avorton terminé à la pisse. Je te déteste. »
Anna de Sandre
« Tu oublies toute la tendresse avec laquelle je t’ai décrit et tu oublies le rôle formidable que je t’ai fait jouer aux côtés de Le Chien. Je crois au contraire que tu as un beau rôle, dans Villebasse. Tu es même un des personnages les plus lumineux, alors retire ce que tu viens de me dire, s’il te plaît ; tes propos sont injustes. »
Jourdan
« Va plutôt te faire foutre, Anna… »
(entretien à retrouver ici dans son intégralité)
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Villebasse, fait partie des cinq titres sélectionnés par le Prix Calibre 47 qui sera remis au festival de Polar’encontre de la ville de Bon’Encontre au mois de mars.
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Je ferai partie des auteurs invités avec mon roman Villebasse, puisque la ville sera le thème de prédilection de la 18e édition du festival international Quai du Polar à Lyon.
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Je serai avec mon Villebasse les 12 et 13 mars au festival Polar Encontre, et en compagnie d’une brochette de prestigieux auteurs qui plus outre : Jérome Leroy, Benoît Séverac, Victor del Àrbol, etc. Je pourrai tenir ton sac et ton manteau pour la modique somme de cinq euros durant que tu feras une queue interminable devant leurs stands, ou bien je te tirerai les cartes pour dix de plus.
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J’ai la joie de vous annoncer que je ferai partie de la rentrée littéraire avec la parution de mon roman Villebasse le 19 août à La Manufacture de livres.
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Chapitre 2
L ‘absence de Juliette avait fait le tour du collège. Deux jours après s’être confiée à Sam, elle ne se présenta pas au premier cours de la journée. Sam comprit en arrivant devant les grilles qu’elle ne reviendrait pas. Il y eut comme un trou noir dans sa tête qui aspira tout, qui emporta avec lui sa chère étoile et qui la dévora. Exactement comme il avait aspiré ses parents à l’annonce de leur mort. Sam s’évanouit devant les élèves qui attendaient le dernier moment pour franchir les grilles.
Une semaine après l’incident, en s’attablant à la cantine à proximité de Sam, on pouvait remarquer qu’il ne touchait pas à la nourriture dans son assiette. Ensuite, il ne fallait pas longtemps avant de voir un de ses voisins de table, par exemple une petite dégourdie à frange haute et langue bien pendue, passer doucement son bras devant lui et échanger leurs assiettes. À la fin du service, tout le monde sortait de table le ventre plein et Sam suivait la cohorte, indifférent à son propre estomac.
Ensuite, les jours du mois d’avril tombèrent lentement, et les kilos de Sam aussi. Une tranche d’ananas frais le matin, quelques flocons d’avoine à midi et un peu de vermicelle dans un bouillon de poule le soir, voilà ce qui était devenu son ordinaire. Sam s’étiolait sous les regards désolés d’Oncle Stéphane et de Tante Fabienne. Allongé sur son lit le plus clair de son temps, il s’évadait en rêvassant sous le plafond badigeonné dont la couleur bleu dragée lui rappelait les yeux de Juliette.
Bien sûr, l’oncle et la tante avaient tout tenté pour le sortir de sa tristesse : ils le couvraient de cadeaux, ils l’emmenaient au cinéma, ils l’invitaient au restaurant… Hélas, en vain…
« Je ne sais plus quoi lui offrir », se plaignit Tante Fabienne un dimanche après-midi en cherchant une idée nouvelle sur Internet.
Oncle Stéphane hocha la tête. Il n’avait pas de meilleur constat :
« Il faut bien admettre que son adoption est un échec : nous ne savons pas protéger Sam d’un chagrin d’amour. Un amour sans importance, pourtant ; une amourette de gosse au début de l’adolescence. À son âge, moi, je tombais amoureux tous les quatre matins ! »
Un grincement les fit sursauter. Ils tournèrent la tête vers la porte du salon… rien !
« C’est le chat qui est allé aux croquettes », supposa Tante Fabienne en poussant un soupir. Ils continuèrent leur conversation à mi-voix.
Sam retira ses espadrilles et s’éloigna avec précaution. Dans sa chambre, il sortit un sac à dos du placard et le remplit du strict minimum. Un saut dans la cuisine pour y ajouter une petite bouteille d’ eau et des biscuits ; une caresse au chat planté devant le frigidaire, puis il enfila ses baskets préférées et un blouson coupe-vent sans manches avant de se faufiler sur la terrasse en se tortillant pour ne pas ouvrir trop grand la porte d’entrée. Il se retourna. À travers la fenêtre et ses rideaux en organza, il pouvait voir les silhouettes de son oncle et de sa tante qui regardaient un jeu télévisé. Sam leur adressa un adieu muet. Il hésita devant le portail mais sa main ne trembla pas sur la poignée. Il réajusta le sac à dos d’un mouvement d’épaules, serra les bretelles dans ses poings et contempla les alentours familiers. Puis il s’éloigna en direction des montagnes.Extrait d’un roman jeunesse en cours (9-12 ans)
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Une rivière marquait la distorsion, que l’on appelait depuis toujours La Serpentine, allusion à ses incurvations et à ses dangers. Elle avait empêché la concentration urbaine en cela que le transport fluvial y était impossible, mais la vérité était que C. était la dernière ville où l’on voudrait vivre, à moins d’avoir quelque chose à se reprocher.
La partie la plus ancienne de la ville de C. était posée sur le flanc de la colline tandis que la plus récente avait grignoté la plaine sous l’impulsion de l’industrialisation galopante. Il en restait peu de traces aujourd’hui, une scierie et une usine textile. Le patron de la première ne trouvait pas de remplaçant avant son départ à la retraite et la deuxième était en liquidation.
La route 21 qui la traversait, quand on l’observait sur une carte, donnait l’impression qu’elle aussi était désaxée ; on aurait dit une artère qui remontait vers le foie de la France à la place de son cœur. Et dans cette artère, si l’on se plaçait à hauteur d’oiseau, on observait les quelques hématies d’un mauvais sang qui circulaient sans volonté apparente, se suivant les unes les autres en adaptant leur allure à la route. À bord d’un de ces véhicules, Alma Rozen montait vers une vérité que sa mémoire avait perdue.(roman en cours d’écriture)
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Chapitre 1
Quand Sam Burdel vivait chez son oncle et sa tante, il connut une période vers l’âge de treize ans qui changea le cours de son avenir.
Un matin d’avril, où comme à son habitude, Sam faisait cuire des pancakes aux œufs et au mascarpone, la porte de la cuisine s’ouvrit au moment où il glissait les petites galettes dans une boîte à tartines pour les emporter. « Euh… et nous, Sam, on est punis ? »
Oncle Stéphane et Tante Fabienne faisaient souvent irruption dans la cuisine quand il préparait son goûter pour le collège. Sam éclata de rire :
« Dites donc, vous deux ! Vous n’avez pas l’impression que c’est aux parents de nourrir leurs enfants, et pas l’inverse ? Non mais, sérieux ! Quand est-ce que vous allez apprendre à faire à manger ? »
L’oncle et la tante baissèrent la tête, faussement contrits dans leurs peignoirs verts à fines rayures.
Sam avait sept ans quand ses parents moururent dans un accident d’avion. Ils étaient chefs cuisiniers et voulaient ouvrir un second restaurant de l’autre côté de l’océan Pacifique, dans un coin perdu de l’Australie.Oncle Stéphane et Tante Fabienne étaient pour leur neveu de bons parents adoptifs malgré leur incapacité à faire cuire ne serait-ce que trois nouilles dans de l’eau salée. Au contraire, Sam avait hérité du talent culinaire de ses parents et l’avait développé très jeune dans leur premier restaurant, quelque part dans le sud-est de la France.
Bon… Tout cela est d’une grande tristesse, mais il est temps d’aborder la suite de cette histoire.
Quand Sam arrivait enfin devant les grilles du collège Ada Lovelace, vers 7 h 45, il avait le sentiment d’entrer d’abord dans le regard de son amie Juliette Izzo. Elle était toujours demi-assise sur le muret qui soutenait le grillage. Un franc sourire envahissait son visage inquiet à chaque fois qu’elle l’apercevait enfin. Sam se sentait alors plus vivant, plus important, parce que les yeux de Juliette lui faisaient l’effet de deux soleils qui se lèvent. Ils étaient clairs et profonds et lui décortiquaient le cœur comme une mandarine un matin de Noël.
« Salut Sam, cool, ton nouveau pantalon. Très stylé ! »
Sam n’osa pas lui répondre franchement. Les seuls collégiens qui osaient afficher leur amour devant tout le monde était un couple de « grands », des Troisième qui se prenaient déjà pour des lycéens. Il lui chuchota tout de même entre ses dents :
« Je t’ai fait des pancakes pour la récré. »
Les yeux de Juliette s’allumèrent à nouveau ; cette fois, on aurait dit des lucioles au fond d’un bois après minuit.
« OK, rendez-vous sous le préau ! »Puis elle s’assombrit et elle ajouta :« Mais j’aurai aussi un truc pas marrant à te dire. »
La sonnerie retentit ; ils se séparèrent pour rejoindre leurs classes respectives. Sam se dirigea vers la sienne avec un mauvais pressentiment. De quoi Juliette voulait-elle lui parler ?
Le cours de Maths passa comme dans un rêve. Sam calculait sans broncher des aires et des volumes mais à la fin de l’heure, il oublia de noter sur son agenda qu’il aurait une évaluation la semaine suivante.
Une pluie épaisse martelait le toit. Les élèves se pressaient sous les préaux et bien sûr les quelques bancs étaient pris d’assaut. Sam extirpa la boîte à tartines de son manteau. Il l’ouvrit devant une Juliette qui se servit en gardant le visage fermé. Les mots banals qu’ils échangèrent d’abord se perdirent dans le brouhaha des élèves et de l’averse. Juliette était distante et mangeait son pancake avec indifférence. Bon sang ! Qu’avait-t-elle de si problématique à lui dire ?
En mastiquant la dernière bouchée elle prit enfin la parole :
« Sam… c’est la cata’… J’arrive même pas à t’en parler tellement c’est énorme. J’ai les boules, tu peux pas savoir ! »
Le Sam en question, qui était déjà très blond avec un visage très pâle, réussit pourtant à devenir encore plus pâle. Il était carrément blanc comme une trace de craie sur un tableau noir. On avait fait du mal à sa Juliette, c’était sûr et certain !
« Tu peux tout me dire, Juliette (il voulait dire » mon cœur » mais c’était « Juliette » qui était sorti à la place). Quelqu’un t’a embêtée, c’est ça ? »
Juliette esquissa un pauvre sourire malgré sa mine défaite. Elle lui répondit avec une petite voix :
« Non, ce n’est pas ça ; voilà… j’ai un grand frère… »
Sam haussa un sourcil.« Je n’en parle jamais parce que je l’ai peu connu. Nous avons quinze ans d’écart et il a quitté la maison quand il en avait seize, autant te dire que nous n’avons pas grandi ensemble. »
Puis elle regarda au-delà des toits de l’école, et Sam suivit son regard comme si ce qu’elle allait dire ensuite était inscrit dans les nuages. Il choisit de garder le silence pour mieux accueillir ses prochaines paroles.
« Ce grand frère n’est pas quelqu’un de bien, malheureusement. Il avait fait des bêtises plutôt graves il y a quelque temps, et il s’était enfui pour échapper à la Justice. Mais elle l’a retrouvé récemment. Aujourd’hui, il est en prison. Mes parents souhaitent se rapprocher pour lui faire des visites régulières. Nous avons longuement discuté tous les trois et nous souhaitons couper les ponts avec toutes nos connaissances.
« NON, JULIETTE ! PAS NOUS ! »
Sam avait hurlé malgré lui.
« Si. »
Sam ne trouva rien à répondre. Était-ce à cause du front buté de Juliette, ou bien de ses yeux qu’elle détournait à présent pour lui montrer qu’elle mettait un terme à leur histoire d’amour maintenant, cela de manière irrévocable ? Ou bien parce qu’une partie de Sam, dévastée à jamais par la perte de ses parents, se résignait déjà, sachant un éventuel combat perdu d’avance ?
La fin de la récré avait sonné depuis une minute et la foule des élèves refluait vers les portes des entrées à la manière d’une marée qui fiche le camp au galop.
Il se produisit quelque chose d’étrange dans le ventre de Sam ; comme si chacune de ses entrailles était une cellule de prison et que chacune de ces cellules avait une grille qui apparaissait devant elle pour se verrouiller aussitôt. Sam devenait lui aussi un prisonnier.
Le prisonnier d’une prison mentale.Extrait d’un roman jeunesse en cours (9-12 ans)